Les satellites nous aident à protéger la forêt et la biodiversité
Ryan Lynch, Écologiste tropical Third Millennium Alliance, Quito, Equateur
Au cours des cinquante dernières années, l’Équateur a perdu près de 98% de sa forêt tropicale côtière et ce qui reste est considérablement parsemé. Nous utilisons l’imagerie satellite pour identifier les parcelles de forêt qui peuvent être reliées afin que les animaux circulent dans un habitat naturel plus vaste.
Interview
Je suis écologiste tropical et directeur exécutif de l’ONG Third Millennium Alliance.
L’essentiel de notre travail dans la région côtière de l’Équateur est de protéger le peu de forêt qui reste. Au cours des cinquante dernières années, l’Équateur a perdu environ 98% de sa forêt tropicale et ce qui reste est incroyablement fragmenté.
Nous utilisons les images provenant de satellites comme Copernicus Sentinel-2 pour localiser les forêts de la côte équatorienne et identifier les zones qui ont déjà perdu ce couvert forestier.
Avec notre partenaire UICN Pays-Bas, nous développons un outil de cartographie qui intègre l’imagerie satellite pour identifier les principales routes migratoires des espèces menacées telles que le singe capucin équatorien.
Grâce aux images du satellite Copernicus Sentinel 2, nous pouvons étudier comment relier les parcelles isolées afin que les animaux puissent se déplacer sur un territoire naturel plus vaste.
Nous utilisons aussi les images satellite pour documenter le processus de restauration des forêts et des pâturages dégradés. Grâce à nos activités de reboisement et d’agroforesterie, nous pouvons récupérer ces terres pour étendre l’habitat des espèces locales. Nous pouvons documenter ce changement et vérifier l’impact de nos politiques de conservation.
L’utilisation des images satellites a produit des résultats importants. Le premier est que nous sommes maintenant en mesure d’évaluer l’ampleur de la déforestation qui s’est produite au cours des dernières décennies.
Nous pouvons voir les zones qui ont des taux de déforestation plus élevés et celles qui sont potentiellement menacées.
Nous utilisons également des images satellite pour examiner les abords de la réserve de Jama-coaque et les terrains que nous pourrions acquérir pour l’agrandir. Grâce aux images satellite, nous pouvons analyser la qualité de la forêt, son profil, et les menaces potentielles qu’elle encoure. Le logiciel que nous avons développé avec UICN Pays Bas nous permet de combiner les informations des images satellites avec à des données environnementales et biologiques pour délimiter l’espace vital du capucin équatorien. Nous utilisons ces images et des données démographiques pour définir les zones qui doivent être sauvegardées afin de protéger cette espèce menacée. Enfin, nous pouvons cartographier et suivre l’impact de nos politiques de reforestation.
Si je devais envoyer un seul message aux spectateurs de l’exposition, je dirais qu’il est vital que nous travaillions tous ensemble pour protéger la biodiversité sur cette planète.
Trouvez les moyens de rendre votre vie quotidienne plus durable et plus responsable, en vous impliquant par exemple dans une association. Je garde toujours à l’esprit le témoignage des astronautes qui ont passé du temps dans la Station spatiale internationale. Quand ils sont là-haut et qu’ils contemplent notre planète, ils ont tous la même réaction. Sur Terre, nous sommes dans les conflits, obnubilés par notre quotidien, mais quand vous regardez la Terre depuis la Station spatiale internationale, vous vous rendez compte que nous sommes tous ensemble sur cette planète et que c’est la seule que nous avons.
Galerie
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
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