Le point de vue de

Ricardo Conde, Président

Interview

Je m’appelle Ricardo Conde et je dirige l’Agence spatiale portugaise, Portugal Space,  une organisation récemment créée pour mettre en œuvre la stratégie spatiale nationale du pays. L’Agence travaille avec d’autres organisations internationales et adhère aux objectifs de développement durable des Nations Unies. 

Comme d’autres agences, nous avons également entrepris une initiative individuelle pour aborder les questions du développement durable  dans l’Espace et d’un futur durable sur Terre. L’approche est importante car pour comprendre la dynamique du changement climatique et sa relation avec l’océan et l’atmosphère terrestre, les satellites sont essentiels. Mais pour mettre de nouveaux satellites en orbite autour de la Terre, nous devons être sûrs que l’espace extra-atmosphérique est durable. Il existe actuellement un grand problème de débris spatiaux qui doit être résolu.  Nous devons aussi créer un environnement plus durable pour le déploiement des satellites afin qu’il puisse bénéficier au mieux à nos sociétés. 

En ce qui concerne la manière dont l’Espace peut contribuer aux objectifs de développement durable, nous nous concentrons plus particulièrement sur la gestion territoriale et l’érosion côtière ; ce sont les principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce moment. En Europe, par exemple, plus de 70 % de la population vit dans les zones côtières. À mesure que le niveau de la mer monte, cela deviendra un problème croissant pour nous. L’un des outils dont nous disposons est la surveillance constante des zones terrestres et côtières par satellite. 

La gestion territoriale combinant l’agriculture, la gestion de l’eau et la mobilité dans des villes durables est également un enjeu majeur. Lorsque nous avons besoin d’une technologie de pointe pour résoudre des problèmes complexes, les technologies spatiales fournissent des  solutions pour comprendre cette dynamique.

La tendance du « New Space » évoque l’implication d’un nouveau secteur privé opérant dans l’Espace, offrant par exemple de nouveaux services pour être connecté à Internet dans le monde entier, même dans les régions les plus reculées. Les bénéfices seront sans doute énormes mais il faut aussi se méfier des méga-constellations polluantes qui peuvent nuire à l’exploration spatiale. L’Europe a pris des initiatives pour gérer durablement l’exploration spatiale et nous travaillons à concilier les promesses du New Space avec le développement durable et inspirer les générations futures. 

Pour l’avenir de l’exploration spatiale, nous nous tournons vers les jeunes générations. Nous devons les inciter à étudier et à aller au-delà de ce que nous savons. De nouveaux domaines s’ouvrent à nous: ce que nous appelons le « service en orbite » mais aussi la possibilité de migration spatiale pour trouver de nouveaux matériaux. La fabrication additive est une autre dimension de l’entretien orbital. Il s’agit d’un nouveau domaine de connaissances que la jeune génération pourra développer, espérons-le, pour aider à créer une société plus inclusive. Les technologies spatiales nous rendent constamment plus interconnectés et offrent d’énormes avantages. Les systèmes de navigation en sont un bon exemple : à chaque fois que l’on commande une pizza, si votre pizza est livrée au bon endroit c’est parce que, derrière la commande et la livraison, il y a plusieurs technologies spatiales. 

Lorsque nous observons la Terre avec en perspective les communications et les avancées scientifiques, nous créons un monde d’opportunités toujours plus axé sur les besoins des populations.

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